Rapport de mission d’une aventure humaine et professionnelle au Sénégal : Unir nos forces pour un enrichissement mutuel.
Retour sur un premier mandat du Réseau d’investissement social du Québec porté par Karole Forand, administratrice au conseil d’administration, et Dominique Dupont, responsable des communications de l’organisme.
« La mangrove c’est la vie ! » Cette phrase résonne encore pour Karole Forand et Dominique Dupont, qui se sont lancées dans une aventure humaine et professionnelle incroyable au printemps dernier dans le cadre d’un mandat d’expertise-conseil avec SOCODEVI pour le projet Natur’Elles au Sénégal.
Ce slogan est l’un de ceux lancés par les participant.e.s qui ont pris part à la formation qu’elles ont offerte pour appuyer leurs actions de sensibilisation et de mobilisation autour de leur cause : celle d’amener leurs communautés à mieux comprendre l’urgence d’agir devant les effets néfastes des changements climatiques et d’une mauvaise exploitation des ressources sur la préservation des écosystèmes de la mangrove.
La mangrove est un lieu de reproduction des poissons et des ressources halieutiques et a toujours été la principale ressource de subsistance des communautés des régions de la Casamance et du delta Sine Saloum.
« Érosion côtière faisant disparaitre des maisons et des rizières, coupe abusive des branches de la mangrove et des espèces forestières, salinisation des sols qui impacte les mangroves et les rizières, dégradation de la biodiversité causée par une surexploitation des ressources, disparition d’espèces de poisson … »
Karole et Dominique ont été sensibilisées à ces défis de taille portés par ces femmes et ces hommes, membres des comités des Aires et Territoires du Patrimoine Autochtone Communautaire et des Aires Marines Protégées des régions concernées.
Leur résilience est forte et leurs solutions sont nombreuses pour restaurer et conserver la mangrove : « Reboisement, meilleure pratique de la pêche par période de repos biologique, stopper l’avancée de la langue salée de la mer par des digues antisel, faire respecter les pratiques traditionnelles… »
Pour y arriver, les membres des comités ont besoin d’une forte adhésion des différentes parties prenantes, qu’il s’agisse des membres des communautés, des autorités locales ou encore des organisations partenaires. Difficile de changer ses habitudes quand il y a une perte de revenu des pêcheurs et des agriculteurs !
La mission confiée à Karole et Dominique consistait à animer un atelier de formation visant à enrichir le savoir-faire des participant.e.s. L’objectif était de leur fournir des outils concrets pour réaliser des plaidoyers convaincants, s’exprimer avec assurance en public, optimiser leur communication interne, développer des compétences de leadership bienveillant et explorer des pistes de solutions dans la gestion de conflits.
Les deux groupes rencontrés ont pu ainsi renforcer leur capacité à sensibiliser et à rallier autour de leur cause en réfléchissant sur les leviers de communications et de gestion de conflits. Ces apprentissages contribueront non seulement à consolider la gouvernance locale, mais également à stimuler l’engagement des parties prenantes et à favoriser une meilleure appropriation des solutions proposées par leurs communautés.
L’idée derrière Natur’Elles est d’impliquer les femmes dans les instances décisionnelles et de favoriser leur autonomisation économique. Karole et Dominique ont été impressionnées par la force des femmes leaders des comités. Par leur implication et le développement de leurs compétences, elles sont devenues des alliées clés dans le succès du projet.
En offrant la possibilité aux gens de la communauté d’être formé sur des sujets identifiés comme pouvant être un frein au projet, SOCODEVI permet le renforcement des capacités d’agir des populations et la prise en charge individuelle et collective. Le succès de ce partage d’expertise repose sur la richesse des échanges. Et ce fut le cas lors de ces journées enrichissantes pour toutes et tous.
Comme le disent si bien les Sénégalais : « Ça va bien aller, nous sommes ENSEMBLE »